Séminaires d’élèves

, par Morgane THRO

CINEMA

Pratiques communes entre bande-dessinée et cinéma

Par Jeanne Bernard, Élias Hérody et Alice Olès.
S1
UN LUNDI SUR DEUX : 18H - 20H
Salle Weil
Débutera en octobre.

 

Au premier semestre de l’année universitaire 2024-2025, se tiendrait à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm un séminaire d’élèves ayant pour sujet les rapports entretenus entre la bande-dessinée et le cinéma, entre le 9e et le 7e art. Tous deux nés à la fin du XIXe siècle, ces arts ont formé leur langage en regard de l’autre. Pour autant, leur traitement dans le champ académique demeure inégal. À partir des années 1970, les études cinématographiques conquièrent les facultés quand la bande-dessinée n’a, à ce jour, que très peu de place dans les rangs de l’université. Pourtant, tous deux se manifestent comme des arts impurs, traversés pour chacun à la fois par des aspirations esthétiques et avant-gardistes et des impératifs financiers. Avec la modeste ambition d’affirmer la légitimité de la bande-dessinée comme champ d’études, la comparaison entre ces deux domaines de recherches nous semble essentielle.

Pour questionner cette intermédialité, le séminaire prendrait pour perspective les pratiques communes entre ces deux arts c’est-à-dire les endroits où certaines œuvres se croisent à travers dans des dynamiques créatives. Par exemple, plusieurs bédéastes se sont faits cinéastes (Hayao Miyazaki, Marjane Satrapi, etc) ou ont collaboré à l’élaboration de films (Jean Giraud dit Moebius, Robert Crumb, etc). Sous une approche moins auteuriste, la pratique du story-board au cinéma requiert parfois le sens du dessin d’auteurs.rices de bande-dessinée. Si les imaginaires illustrés et cinématographiques ont pu se nourrir l’un de l’autre et que bédéphilie et cinéphilie vont souvent de pair, c’est jusque dans la construction du discours académique lui-même que la bande dessinée a pu emprunter au cinéma.

Nous fixerons néanmoins une limite chronologique à notre panorama. Conscients de l’ampleur de ce sujet d’étude, nous préférerons ainsi réfléchir aux dynamiques contemporaines, récentes à tout le moins. De plus, nous assumerons une approche partielle afin de déplier la particularité de certains parcours ou de certains mouvements.

Ce séminaire d’élèves se déclinerait en six ou sept séances, éventuellement le lundi en fin de journée. La première d’entre elles consisterait en une leçon inaugurale fixant le programme à venir et le point de vue que nous portons sur les relations entre bande-dessinée et cinéma. Les séances suivantes prendront la forme de tables rondes ou de rencontres avec pour but d’éclaircir des parcours spécifiques. Ces tables rondes rassembleraient ou bien des chercheurs.euses ou bien des créateurs.rices qui discuteraient des convergences et des divergences de leurs approches. S’il s’agit entre autres de faire exister un discours académique sur la bande dessinée au sein de l’institution universitaire, nous souhaiterions également ouvrir cette recherche et ces discussions vers l’extérieur de l’École, par exemple en proposant une projection et une rencontre dans une salle de cinéma, ou bien en organisant des rencontres au sein d’une librairie de bande dessinée.

PROGRAMME :

Lundi 7 octobre : séance inaugurale - Salle Weil (18h-20h). - Présentation du séminaire par Jeanne Bernard, Élias Hérody et Alice Olès.

Lundi 21 octobre : “Bédéphilie et cinéphilie” - Salle Weil (18h-20h). - Discussion entre Sylvain Aquatias (Université de Limoges), Julie Demange (Centre d’histoire sociale des mondes contemporains) et Raphaël Oesterlé (Université de Lausanne) modérée par Alice Olès.

Lundi 18 novembre : “Le manga dans le cinéma de Satoshi Kon” (titre provisoire) - Salle Marbo (16h-18h). - Conférence de Yaël Ben Nun, responsable des collections de cinéma d’animation du Musée-Château d’Annecy et spécialiste de Satoshi Kon, modérée par Jeanne Bernard.

Lundi 2 décembre : “Exposer le cinéma, institutionnaliser la BD : des expériences curatoriales croisées.” - Salle Weil (18h-20h). - Discussion entre Frédéric Bonnaud, directeur général de la Cinémathèque française et commissaire de l’exposition “Goscinny et le cinéma”, et Anne Lemonnier, commissaire de l’exposition “Bande-dessinée (1964-2024)” au Centre Georges Pompidou, modérée par Élias Hérody.

Lundi 9 décembre : “Fluide spatial : croisements stylistiques dans l’œuvre de Jérémie Périn.” - Amphithéâtre Evariste Galois (18h-20h). - Rencontre avec Jérémie Périn, réalisateur de Mars Express (2023), modérée par Jeanne Bernard, Élias Hérody et Alice Olès.

Lundi 16 décembre : “L’inconscient est structuré comme un cinéma” - Salle Weil (18h-20h). - Rencontre avec Julien Magnani, auteur et éditeur, modérée par Alice Olès.