Nouveaux séminaires en esthétique et philosophie de l’art
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L’œuvre d’art et le système. La philosophie de l’art chez Hegel et Schelling – Alexandru DAVID et Gabrielle CHARRAK
S1 – Lundi 8h30-10h30 – Résistants
Première séance : 16 septembre
S1 – Lundi 8h30-10h30 – Résistants
Première séance : 16 septembre
Ce cours propose une introduction aux pensées esthétiques de l’idéalisme allemand, à travers une étude du Système de l’idéalisme transcendantal (1800) de Schelling et des leçons qu’il a données à Iéna et Würzbourg (1802-1805) sur la Philosophie de l’art, ainsi que des Cours d’esthétique donnés par Hegel à Berlin (1820-1829). L’esthétique devient avec Schelling et Hegel une science de l’art par son inclusion dans le système de la philosophie. C’est à ce titre qu’elle peut désormais, comme philosophie de l’art, articuler (à la différence des esthétiques de Baumgarten et de Kant qui prenaient pour point de départ l’état esthétique du spectateur) un sens philosophique de l’activité artistique, des catégories qui permettent de regrouper les œuvres sous des unités de compréhension, et des descriptions raisonnées d’œuvres historiques. Ils ont permis ainsi de poser de nouvelles questions pour l’époque, décisives pour les réflexions esthétiques et pour l’histoire de l’art des XIXe et XXe siècles : quelles conséquences l’insertion de l’art dans une perspective systématique a-t-elle pu avoir sur la compréhension du statut des œuvres et de leur expérience ? L’esthétique s’entend chez eux comme philosophie de l’art, et l’étude du beau comme étude du beau artistique ; la nature est-elle pour autant entièrement refoulée hors de l’art ? Quelle nécessité y a-t-il pour l’approche scientifique des œuvres d’art à prendre en considération leur historicité ? Et, sur la base de cette historicité, comment comprendre le rôle de l’œuvre d’art dans la compréhension de soi d’une communauté, à une époque donnée ?
Une bibliographie sera donnée lors du premier cours. La connaissance de l’allemand n’est pas nécessaire.
Une bibliographie sera donnée lors du premier cours. La connaissance de l’allemand n’est pas nécessaire.
La philosophie à l’épreuve de l’art en France après 1945 – Jules COLMART
S1 – Lundi 14h-16h – Résistants
Première séance : 16/09/2024
Ce cours a pour objet la philosophie de l’art française d’après-guerre. Plus précisément, nous y examinerons les questions suivantes : pourquoi la philosophie, et plus précisément la phénoménologie, s’empare à partir de cette période avec force d’un objet, l’œuvre d’art picturale ? Quels sont les enjeux internes à la philosophie qui justifient une telle focalisation ? Qu’est-ce que penser sur l’art et à partir de l’art ? Quelles différences entre l’approche philosophique de l’art et l’approche historique ? Quels effets en retour de l’art sur la philosophie et notamment sur la théorie du concept ? En examinant l’œuvre de trois philosophes français provenant de la phénoménologie (Deleuze, Lyotard, Maldiney, Merleau-Ponty), et en nous concentrant avant tout sur les arts visuels (au premier chef la peinture et le cinéma), nous verrons comment le recours à l’art répond à un besoin de renouvellement aussi bien de la philosophie du langage et de l’histoire que, plus fondamentalement, de l’ontologie et de la conception classique de la représentation. Nous verrons à partir de là comment, dans la lignée de la philosophie allemande du XIXème siècle, une certaine philosophie française a poursuivi le projet d’une fondation esthétique de la métaphysique. Bibliographie primaire indicative, qui sera complétée à la rentrée :
Deleuze, Gilles, Sur la peinture. Cours de mars-juin 1981, Paris, Éditions de Minuit, 2023.
Deleuze, Gilles, Francis Bacon. Logique de la sensation, Paris, Klincksieck, 1981.
Lyotard, Jean-François, Discours, figure, Paris, Klincksieck, 1971.
Maldiney, Henri, Regard, parole, espace, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1971.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le doute de Cézanne” [1945], in Sens et Non-sens [1948], Paris,
Gallimard, 1996.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le langage indirect et les voix du silence”, in Signes [1960], Paris,
Gallimard, 2001.
Merleau-Ponty, Maurice, L’OEil et l’esprit [1961], Paris, Gallimard, 1985.
Dissoudre l’homme ou nouvel humanisme ? Philosophie et anthropologie.
Deleuze, Gilles, Sur la peinture. Cours de mars-juin 1981, Paris, Éditions de Minuit, 2023.
Deleuze, Gilles, Francis Bacon. Logique de la sensation, Paris, Klincksieck, 1981.
Lyotard, Jean-François, Discours, figure, Paris, Klincksieck, 1971.
Maldiney, Henri, Regard, parole, espace, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1971.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le doute de Cézanne” [1945], in Sens et Non-sens [1948], Paris,
Gallimard, 1996.
Merleau-Ponty, Maurice, “Le langage indirect et les voix du silence”, in Signes [1960], Paris,
Gallimard, 2001.
Merleau-Ponty, Maurice, L’OEil et l’esprit [1961], Paris, Gallimard, 1985.
Dissoudre l’homme ou nouvel humanisme ? Philosophie et anthropologie.
L’esthétique comme aisthétique : histoire et enjeux philosophiques - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK
S2 – Mercredi 16h 18h – Résistants
En explorant les contributions majeures apportées depuis le 18e s. à la compréhension de l’esthétique comme une aisthétique, c’est-à-dire comme science du beau et/ou de l’art qui les rapporte à une étude de la sensation, de la perception et des sentiments, ce cours a pour but de construire l’une des histoires philosophiques possibles de l’esthétique, en même temps que d’éclairer des questions contemporaines. Une telle histoire débute avec Baumgarten et Herder et se transforme avec Kant ; elle se poursuit autour de 1900 à partir des perspectives ouvertes par la psychologie, expérimentale (G. Fechner) ou introspective (T. Lipps), qui nourrissent la théorie de l’histoire de l’art (H. Wölfflin, A. Schmarsow, W. Worringer) ; elle est alimentée plus tard par des approches phénoménologiques (M. Merleau-Ponty, H. Maldiney). Enfin l’esthétique/aisthétique s’est récemment retrouvée centrale aussi bien pour la réélaboration de l’esthétique à partir de la notion d’atmosphère (G. Böhme), que dans une tentative de synthèse issue de la philosophie analytique (B. Nanay). Le cours introduira à ces pensées, avec des exemples et en suivant le fil de plusieurs questions : quelle différence entre une perspective philosophique et une perspective scientifique sur la sensation ? Quel est l’effet-retour d’une aisthétique sur la philosophie et son autodéfinition ? Une esthétique de l’aisthesis a-t-elle les moyens d’élucider les phénomènes de signification ? Est-elle cantonnée à l’immanence du sentir et à l’anhistoricité ? Quelles structures du percevoir et du sentir met-elle en évidence ? Quel rapport entre forme de l’œuvre et vécu affectif ? Comment décrire ce dernier au-delà du binôme plaisir/déplaisir ?
Un programme de lectures sera donné pendant le cours, qui est ouvert à tous et ne nécessite pas de connaissance de l’allemand. Validation 6 ECTS.
Un programme de lectures sera donné pendant le cours, qui est ouvert à tous et ne nécessite pas de connaissance de l’allemand. Validation 6 ECTS.
Sensus communis : la constitution esthétique du politique – Jules COLMART
S2 – Lundi 16h-18h – Résistants
Première séance : 20 janvier 2025
Quelle est la part de la sensibilité et de l’esthétique dans le politique ? En quoi la culture et sa valeur normative (le Beau) participe-t-elle de la recherche du Bien en politique ? Avec le renouvellement des théories du sens commun comme faculté fondatrice de l’espace public voire du jugement en vue de l’action politique à l’époque des Lumières (Thomas Reid, Emmanuel Kant) s’est ouverte la question de la part de la sensibilité, de l’imagination et du goût dans la constitution d’un espace commun d’action politique, et d’une “éducation esthétique” de l’homme en vue de sa réalisation morale et politique (Friedrich Schiller). Ce cours commencera par retracer les fondements du moment fondateur des Lumières, où l’esthétique, loin de se constituer de façon autonome, a été pensée au cœur du projet d’émancipation morale et politique de l’homme. Mais que vaut la réalité d’une communauté seulement posée en droit par le jugement de goût, voire comme utopie et promesse ? Quelle est la réalité du sens commun et de sa part prise au projet démocratique moderne ? L’égalité idéale du jugement de goût peut-elle connaître une effectivité politique réelle ? Passant au XXe siècle, nous verrons alors comment s’est renouvelé autour de cette notion de sens commun et de jugement de goût le débat autour des conditions de possibilité d’un monde commun, notamment chez Hannah Arendt et Jürgen Habermas, mais aussi dans les critiques matérialistes du sens commun, que ce soit chez Walter Benjamin, ou Pierre Bourdieu. Les dernières séances du cours seront alors consacrées à l’étude de la possibilité d’un renouvellement du concept de sens commun par Jacques Rancière, sous la forme d’un “partage du sensible”.
Bibliographie indicative :
Arendt, Hannah, La crise de la culture, trad.Patrick Lévy (dir.), Paris, Gallimard, coll. Folio,
1989.
Arendt, Hannah, Juger. Sur la philosophie politique de Kant, trad. Myriam Revault d’Allones,
Paris, Seuil, 2017
Bourdieu, Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
Habermas, Jürgen, L’espace public, trad. Marc de Launay, Paris, Payot, 1988
Habermas, Jürgen, Morale et communication, Paris, Flammarion, coll. Champs, 1999
Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, trad. Alain Renaut, Paris, GF, 2015.
Rancière, Jacques, Le partage du sensible, Paris, La Fabrique, 2000
Rancière, Jacques, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008
Schiller, Friedrich, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, trad. Michèle Halimi, Paris, Aubier, 1992
S2 – Lundi 16h-18h – Résistants
Première séance : 20 janvier 2025
Quelle est la part de la sensibilité et de l’esthétique dans le politique ? En quoi la culture et sa valeur normative (le Beau) participe-t-elle de la recherche du Bien en politique ? Avec le renouvellement des théories du sens commun comme faculté fondatrice de l’espace public voire du jugement en vue de l’action politique à l’époque des Lumières (Thomas Reid, Emmanuel Kant) s’est ouverte la question de la part de la sensibilité, de l’imagination et du goût dans la constitution d’un espace commun d’action politique, et d’une “éducation esthétique” de l’homme en vue de sa réalisation morale et politique (Friedrich Schiller). Ce cours commencera par retracer les fondements du moment fondateur des Lumières, où l’esthétique, loin de se constituer de façon autonome, a été pensée au cœur du projet d’émancipation morale et politique de l’homme. Mais que vaut la réalité d’une communauté seulement posée en droit par le jugement de goût, voire comme utopie et promesse ? Quelle est la réalité du sens commun et de sa part prise au projet démocratique moderne ? L’égalité idéale du jugement de goût peut-elle connaître une effectivité politique réelle ? Passant au XXe siècle, nous verrons alors comment s’est renouvelé autour de cette notion de sens commun et de jugement de goût le débat autour des conditions de possibilité d’un monde commun, notamment chez Hannah Arendt et Jürgen Habermas, mais aussi dans les critiques matérialistes du sens commun, que ce soit chez Walter Benjamin, ou Pierre Bourdieu. Les dernières séances du cours seront alors consacrées à l’étude de la possibilité d’un renouvellement du concept de sens commun par Jacques Rancière, sous la forme d’un “partage du sensible”.
Bibliographie indicative :
Arendt, Hannah, La crise de la culture, trad.Patrick Lévy (dir.), Paris, Gallimard, coll. Folio,
1989.
Arendt, Hannah, Juger. Sur la philosophie politique de Kant, trad. Myriam Revault d’Allones,
Paris, Seuil, 2017
Bourdieu, Pierre, La distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit, 1979.
Habermas, Jürgen, L’espace public, trad. Marc de Launay, Paris, Payot, 1988
Habermas, Jürgen, Morale et communication, Paris, Flammarion, coll. Champs, 1999
Kant, Emmanuel, Critique de la faculté de juger, trad. Alain Renaut, Paris, GF, 2015.
Rancière, Jacques, Le partage du sensible, Paris, La Fabrique, 2000
Rancière, Jacques, Le spectateur émancipé, Paris, La Fabrique, 2008
Schiller, Friedrich, Lettres sur l’éducation esthétique de l’homme, trad. Michèle Halimi, Paris, Aubier, 1992
L’art comme expérience de John Dewey, 90 ans après – Mathias GIREL
S2 – Mardi 14h-16h – Résistants
Première séance : 21 janvier 2025
Cette année, nous nous engagerons dans la lecture de l’Art comme expérience, de John Dewey, initialement paru en 1934. Ce livre a eu une postérité bien au-delà du champ de l’esthétique et du pragmatisme. Le cours est construit comme suit : nous commentons un extrait de chacun des dix chapitres, et certaines séances accueilleront en outre des spécialistes internationalement reconnus de cet ouvrage ; ils nous exposeront leur propre regard sur l’extrait du jour.
S2 – Mardi 14h-16h – Résistants
Première séance : 21 janvier 2025
Cette année, nous nous engagerons dans la lecture de l’Art comme expérience, de John Dewey, initialement paru en 1934. Ce livre a eu une postérité bien au-delà du champ de l’esthétique et du pragmatisme. Le cours est construit comme suit : nous commentons un extrait de chacun des dix chapitres, et certaines séances accueilleront en outre des spécialistes internationalement reconnus de cet ouvrage ; ils nous exposeront leur propre regard sur l’extrait du jour.
KUNST – Théories allemandes de l’art - Mildred GALLAND-SZYMKOWIAK, Isabelle KALINOWSKI
Ce séminaire s’adresse principalement aux étudiants avancés désireux de mieux connaître la pensée esthétique développée depuis le XVIIIe s. en langue allemande, que ce soit par des philosophes, des historiens d’art ou des artistes et architectes, et qu’il s’agisse d’auteurs classiques ou moins connus.
Tous les étudiant(e)s sont les bienvenus ; le séminaire intéressera particulièrement les étudiants en philosophie, histoire de l’art, esthétique et théories des arts, et en études germaniques.
Cette année, le séminaire KUNST prendra la forme de deux journées d’études en collaboration avec le département d’histoire de l’art de l’université de Cambridge (King’s College).
Les informations précises (dates, salles) seront diffusées via le site de l’UMR Pays Germaniques, ou par inscription sur la liste de diffusion du séminaire KUNST, auprès de mildred.galland@cnrs.fr ou isabelle.kalinowski@ens.psl.eu
Séminaire transdisciplinaire philosophie/histoire de l’art. Une validation sera possible sur accord avec les enseignantes.
Ce séminaire s’adresse principalement aux étudiants avancés désireux de mieux connaître la pensée esthétique développée depuis le XVIIIe s. en langue allemande, que ce soit par des philosophes, des historiens d’art ou des artistes et architectes, et qu’il s’agisse d’auteurs classiques ou moins connus.
Tous les étudiant(e)s sont les bienvenus ; le séminaire intéressera particulièrement les étudiants en philosophie, histoire de l’art, esthétique et théories des arts, et en études germaniques.
Cette année, le séminaire KUNST prendra la forme de deux journées d’études en collaboration avec le département d’histoire de l’art de l’université de Cambridge (King’s College).
Les informations précises (dates, salles) seront diffusées via le site de l’UMR Pays Germaniques, ou par inscription sur la liste de diffusion du séminaire KUNST, auprès de mildred.galland@cnrs.fr ou isabelle.kalinowski@ens.psl.eu
Séminaire transdisciplinaire philosophie/histoire de l’art. Une validation sera possible sur accord avec les enseignantes.