Rencontre avec les doctorants et docteurs SACRe
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Rencontre avec Anouk Phéline, promotion 2018
Le doctorat SACRe permet d’inventer sa propre méthode de recherche et de produire non seulement une thèse écrite, mais aussi des filmes, expositions, performances, etc. C’est cette liberté d’expérimentation qui m’a convaincue de rejoindre le programme. Pendant ma formation en philosophie et en histoire du cinéma, j’ai commencé à réaliser des films dans le cadre d’une année d’échange à University of California, Los Angeles puis d’un atelier de montage d’archives à l’université Paris 1, et je tenais à intégrer cette pratique à ma thèse. À la croisée de ces expériences, mon projet consacré au film Voyage en Italie de Roberto Rossellini conjugue le travail d’archives, l’enquête de terrain et la création audiovisuelle.
La richesse du programme est de nous confronter à d’autres disciplines, comme le design : j’ai ainsi trouvé passionnantes les machines conçues par Émile de Visscher ou Jeanne Vicérial au cours de leurs recherches. Dans mon champ, j’ai été marquée par les essais vidéos de Chloé Galibert-Laîné qui renouvellent l’analyse de film. En vue de ma thèse, je travaille en parallèle à réunir des sources et documents inédits pour reconstituer la genèse de Voyage en Italie et à élaborer un essai audiovisuel à partir de séquences du film et d’entretiens réalisés sur les lieux de tournage. J’en ai présenté un premier volet au Cinéma du réel, sous le titre Regard contre regard.
Lire l’intégralité de l’interview d’Anouk Phéline (2018) et Geoffrey Rouge-Carrassat (2019) sur leur expérience et leurs projets ici.
Rencontre avec Linda Duskova, docteur PSL-SACRe, promotion 2013
Linda Duskova est aujourd’hui docteur SACRe. Son projet de thèse – sous la direction de Jean-Loup Rivière – est intitulé « Image et conscience dans le théâtre ». Elle y aborde les différents rôles de l’image fixe dans la création théâtrale. Elle utilise peintures, dessins et photographies dans la partie répétition comme un outil pour la direction d’acteur, comme partenaire actif au plateau et aussi pour structurer la forme théâtrale comme une image.
Linda Duskova explore ces trois points de vue par la pratique, en développant une méthodologie de travail, à travers trois projets de mise en scène :
– « Das ist die Galerie » à partir de Paysage sous surveillance de Heiner Müller,
– « Les Masques noirs » à partir de la pièce de Leonid Andreïev,
– « Le Jugement dernier » à partir du tableau de Jérôme Bosch.
Filmé au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique
Réalisation O·H·N·K pour PSL Research University – Décembre 2015
Rencontre avec Marcus Borja, docteur PSL-SACRe, promotion 2014
Acteur, metteur en scène, dramaturge, enseignant, directeur de chœur… Marcus Borja est une personnalité du monde théâtral et, depuis le 1er décembre, docteur SACRe (Sciences Art Création Recherche) après à un travail de recherche sur l’approche musicale des techniques et poétiques de la scène. L’occasion de revenir sur ce programme original et son parcours.
Interroger la dimension sonore et l’approche musicale du théâtre à travers la choralité et la vocalité de l’acteur-performer, privilégier l’écoute, scruter les rythmes, contrepoints et harmonies, aussi bien au niveau de la construction et l’interprétation du texte qu’à celui de la dynamique et des mouvements scéniques… un sujet de recherche passionnant pour lequel Marcus Borja, metteur en scène réputé a rejoint en 2014 ce programme doctoral.
Un doctorat d’art et de création
« Le contexte de travail proposé par SACRe correspondait à mes attentes : un parcours résolument artistique alliant l’outillage et la rigueur de la recherche à la création scénique et performative »
Trois ans durant sous la direction de Jean-François Dusigne (professeur en arts du spectacle, théâtre, ethnoscénologie, Université Paris 8) et l’encadrement de Sylvie Deguy (artiste lyrique et professeur de chant au CNSAD), Marcus Borja a poursuivi l’exploration de la théorie et de la pratique théâtrale à travers une thèse intitulée Poétiques de la voix et espaces sonores. La musicalité et la choralité comme bases de la pratique théâtrale.
« C’était moins le « doctorat » qui a motivé mon choix de rejoindre le parcours SACRe – mais le fait qu’il soit « d’art et de création » explique aujourd’hui Marcus Borja. « En effet, mon parcours artistique, mon intérêt pour l’enseignement et la transmission et mon désir de développer et faire partager un chemin de réflexion critique en parallèle et en résonance avec les recherches faites au plateau et dans la salle de répétitions, m’ont convaincu que le contexte de travail proposé par SACRe correspondait à mes attentes : un parcours résolument artistique alliant l’outillage et la rigueur de la recherche à la création scénique et performative.
SACRe m’a permis de développer un programme de recherche pluridisciplinaire au carrefour de la théorie et des pratiques artistiques qui appelle une variation et une alternance de ses supports et de son outillage. Ainsi, plutôt que de hiérarchiser ou de délimiter les espaces de la « théorie » et de la « pratique », la théorie, ici, ne saurait se concevoir autrement que comme structuration et relativisation d’une pratique concrète, et la pratique comme une mise en mouvement d’abstractions théoriques, en croisement et même en choc entre elles. »
SACRe est aussi un laboratoire (EA 7410) interdisciplinaire unique dédié aux créateurs et l’un des éléments phares de l’Université PSL. Réunissant cinq grandes écoles d’art et de création et l’ENS, son ambition est de permettre aux créateurs et aux chercheurs d’inventer et d’explorer ensemble les territoires communs de la recherche et de la création. Il réunit artistes confirmés, créateurs, compositeurs, metteurs-en-scène, designers, plasticiens, tout autant que des théoriciens en sciences exactes, humaines et sociales. Chaque thèse du doctorat SACRe consiste ainsi en une création d’œuvres et la mise en œuvre d’une démarche réflexive s’appuyant sur des champs théoriques et scientifiques.
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