Vingt ans après la mort de Sarah Kane, la vitalité de son œuvre dément les lectures que l’on continue à en faire sous le seul angle du suicide, de la violence ou du désespoir. De récentes manifestations – colloques ou mises en scène – ont montré combien elle demeure source de questionnement et d’inspiration : pour les artistes de la scène, qui ne cessent de venir se retremper aux aspérités, aux inventions, aux défis que son théâtre lance au jeu comme au plateau ; pour les auteurs dramatiques dont ses textes nourrissent souterrainement ou explicitement les écrits ; pour les étudiants et chercheurs qu’anime la radicalité d’une démarche résistant à la prise théorique et critique.